La sortie de l’hiver amène souvent avec elle les signes précurseurs d’une féroce envie de repartir en trek. Il y a alors comme de légères démangeaisons qui titillent les orteils. L’ennui c’est souvent que la neige s’attarde encore pour un moment en altitude, que les jours n’ont pas encore suffisamment rallongés, que la météo joue les capricieuses et que les sentiers peuvent rester gras et incommodes à pratiquer. Sans compter les éventuels soucis pour dormir en chemin, le bivouac n’étant pas forcément possible partout et les hébergements n’étant pas tous ouverts à ce moment de l’année. Tous les regards se tournent donc souvent vers le sud, terre promise des trekkeurs/ses pressé(e)s d’en découdre avec les GR® quand la France affiche encore ailleurs grise mine. Oui mais quoi faire ? Où aller pour faire du trek en avril ? C’est la question que je me suis posée pour vous et j’en ai tiré cette sélection d’itinéraires.

À LIRE AVANT DE COMMENCER

Alors cette idée de sujet sur des GR® pour faire du trek en avril m’a été soufflée par vous, cher(e)s lecteur/trices ! Faisant suite au succès rencontré par l’article Débuter En Grande Randonnée : 5 Itinéraires Pour Un Premier Trek En Moyenne Montagne qui a permis à nombre d’entre vous de s’inspirer pour s’attaquer à leur tout premier trek, j’ai reçu pas mal de demandes concernant la saisonnalité.

Bien que ce point ait été abordé dans l’article en question, beaucoup souhaitaient une sorte de confirmation de ma part pour se rassurer quant au choix du bon moment pour entreprendre l’un de ces treks. Et, à ma grande surprise, la demande pour faire du trek en avril revenait assez souvent.

Peut-on se risquer en Auvergne ou dans le Jura en avril ? Réponse : dans l’absolu oui, mais ce n’est pas l’époque la plus judicieuse pour en profiter. En particulier si c’est son premier trek.

J’ai donc souhaité me pencher sur la délicate question qui est « où est-ce possible de faire du trek en avril ? » afin de pouvoir renvoyer les futures demandes vers un article détaillé à même d’essayer d’y répondre. Et, pour commencer, j’ai déjà exclu un certain nombres d’itinéraires et je vous explique pourquoi.

Passage du Pont des Tuves, variante sur le GR® de Pays « Villages Perchés de Haute-Siagne » (Var)

Je n’ai volontairement pas mis de GR® littoraux

Pour plusieurs raisons. La première est liée à l’idée que je me fais de l’attente des trekkeurs/ses sur un tel sujet. Je vous connais, vous cherchez un minimum de dénivelé et de relief si vous êtes ici. Vous n’allez pas tirer un trait sur les Cévennes pour aller marcher dans des dunes de sable en bord de mer.

À cela peut-on m’opposer qu’un sentier littoral ce n’est pas que du sable et du plat. Et c’est vrai : le GR®34 cache bien son dénivelé et à de quoi défier les amateurs/trices d’effort. Alors pourquoi ne pas les inclure ici ?

C’est là qu’intervient ma deuxième raison : la météo. Avril c’est vraiment un peu tôt pour la Bretagne ou la Normandie. C’est un gros coup de poker et je voulais mettre toutes les chances de mon côté avec l’aspect météo dans ce topic. Aussi me suis-je dit que je ferai plus tard un sujet à part sur les GR® littoraux.

Au coeur des Corbières et d’une Nature qui se réveille de l’hiver sur le Sentier Cathare (Aude)

Je n’ai pas non plus inclus les GR® ruraux

Une fois encore, avril me paraît trop prématuré pour aller patauger dans les GR® de campagne. Pour en avoir couvert plus d’un pour Mon GR® Préféré, je suis bien placé pour savoir que la boue et la gadoue peuvent transformer une expérience normalement agréable en enfer absolu.

Parier sur une sécheresse absolue des sentiers situés sur un arc de cercle partant de la Corrèze pour arrondir jusqu’au Berry me paraît osé. Et puis ces GR® ne sont jamais aussi beaux que lorsque le printemps y explose réellement. Et, pour ça, il faut encore attendre quelques semaines.

Alors pourquoi pas un prochain topic spécial pour eux, genre « les GR® printaniers » ou « les GR® de nos campagnes » pour les intégrer à leur juste place ?

Le vallon de l’Infernet qui prolonge Saint-Guilhem-le-Désert, vu ici depuis les Fenestrettes.

Je n’ai pas intégré, évidemment, les GR® alpins

Pas besoin de développer ce point qui me paraît logique par rapport à notre sujet concernant les possibilités de trek en avril.

J’ai donc globalement exclu tous les GR® situés au-dessus d’une ligne Toulouse-Nîmes-Digne

Si vous vous amusez à tracer cette ligne imaginaire sur une carte de France vous verrez alors apparaître une bande, au sud de l’Hexagone, comprenant une partie de l’Aquitaine, le Languedoc-Roussillon et une large partie de la Provence.

J’en ai bien sûr retiré les Pyrénées et je n’ai pas non plus retenu certains territoires périphériques comme le Larzac, la Montagne Limousine ou l’Ardèche qui subissent des influences encore bien trop froides et humides à cette époque de l’année pour y imaginer effectuer un trek en avril tout à fait confortable.

Je suis également parti du principe – vérifié à maintes occasions – que les couleurs du printemps ne se sont pas encore déclarées entièrement en avril et ce qui, dans le cas de ces territoires plus en altitude et plus au nord, prive réellement le/la marcheur/se d’une ambiance exceptionnelle.

On ne chemine pas avec le même plaisir dans le Berry, les Gorges du Tarn ou le Larzac quand les nouvelles pousses, la floraison et les jeunes feuillages ne sont pas encore là.

L’avantage du sud c’est qu’il bénéficie, pour une grande part, d’une végétation persistante qui n’entraîne pas de variations visuelles aussi marquées entre l’hiver et l’été, quand bien même la Nature n’y a pas non plus le même visage qu’aux beaux jour. On y est donc mieux pour faire du trek en avril.

Les Baronnies, une enclave géographiquement bien située quand on cherche à faire du trek tôt dans la saison.

Est-il possible de bivouaquer sur ces itinéraires lorsqu’on fait notre trek en avril ?

C’est une question qui sera inévitablement posée par certain(e)s d’entre vous pour des raisons soit de pratique, soit de budget. J’y donne une réponse personnalisée pour chaque itinéraire dans la suite de l’article, chaque cas étant un peu différent.

Il n’en reste pas moins que bivouaquer lors d’un trek en avril suppose un équipement adéquat, même dans le sud où les températures en fin et début de journée sont encore bien fraîches, voire froides. 

Les itinéraires disposent-ils d’hébergements « en dur » le cas échéant ?

C’était un critère obligatoire pour être présent dans cette sélection. La réponse est donc oui dans plus de 95% des cas. Cependant les hébergements changent fréquemment. Qu’il s’agisse des propriétaires, des périodes d’ouverture, des tarifs ou, tout simplement, de création/fermeture de certaines adresses.

Important : les informations données dans cet article « Faire du trek en avril » sont valides au moment de sa publication – mars 2024 – mais je vous invite à les vérifier si vous consulter celui-ci ultérieurement. Je précise que je ne touche aucune commission de la part des adresses mentionnées qui le sont soit parce que j’y suis allé et que je le recommande naturellement, soit par leur proximité avec leur itinéraire ou leur profil adapté aux randonneurs.

Premiers kilomètres après Quillan sur le GR®367

1 – ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE : GR®4 de Manosque à Castellane par les Gorges du Verdon

Difficulté : assez difficile – Distance : 136,5km – Durée : 7 jours – Dénivelé : 4570m

Trace GPX : sur demande, par mail, via l’adresse contact_at_carnetsderando.net

Le GR®4 dans son intégralité, c’est un sacré morceau ! Son intitulé, « de l’Atlantique à la Méditerranée », annonce la couleur pour celle/celui qui veut s’y attaquer en une seule fois. C’est ni plus, ni moins qu’un peu moins de 1500 kilomètres à travers la France d’ouest en est. De quoi s’occuper quelques semaines donc.

Mais, dans le cadre du sujet de cet article sur les treks en avril qui ne s’intéresse qu’aux itinéraires adaptés en tout début de saison, on ne va se contenter d’en évoquer que les tout derniers kilomètres. Autrement dit la partie qui concerne les Alpes-de-Haute-Provence et plus spécialement celle entre Manosque et Castellane.

Castellane, le coeur du Verdon et le terminus de cette proposition sur le GR®4 (photo @verdonpictures.com)

Pourquoi pas la portion d’avant ? Parce que vous y trouverez le Ventoux sur votre route et qu’il est encore tôt pour s’en offrir le sommet, d’autant qu’en plus, il y a le Tour des Baronnies dans cette sélection et qu’il est plus adapté à la saisonnalité. Cela ferait donc doublon d’en parler ici.

Et pourquoi pas la portion d’après alors ? Parce que, au-delà de Castellane, le GR®4 s’aventure dans les reliefs des Préalpes des Alpes-Maritimes et qu’il n’est pas exclus, au début du printemps, d’y rencontrer également du froid et de la neige.

Non, vraiment, cette section dans les Alpes-de-Haute-Provence conjugue l’accessibilité liée à la saison à la beauté des paysages traversés. Voici, ci-après, une proposition de découpage d’étapes entre les deux villes.

L’entrée du Grand Canyon du Verdon, point de départ ou d’arrivée du Sentier Martel. Un panorama à découvrir depuis le Point Sublime, en montant vers Rougon.

Hébergement et/ou bivouac : le bivouac sera compliqué avec le découpage proposé. Il faudra nécessairement l’aménager pour le rendre possible sachant qu’il restera des secteurs où il demeurera difficile – le plateau de Valensole par exemple – voire impossible : les Gorges du Verdon où il est interdit. Cependant, le camping de Montpezat n’ouvrant qu’à partir de fin avril, le port de la tente pourra s’avérer indispensable pour gérer le segment entre Esparron-de-Verdon et Moustiers. Autrement je vous recommande de suivre la variante décrite plus bas et de passer par Riez.

1. Manosque – Gréoux : 13,8 km, 3h45, +245m, -230m

Une étape courte au départ de la gare de Manosque. On attrape le GR en remontant à droite de celle-ci en sortant, au niveau du prochain passage à niveau. Ensuite rien de vraiment passionnant le temps de passer la Durance et de laisser la vallée derrière soi. On trouve les chemins et les sous-bois de chênes verts et on grimpe jusqu’à croiser le GR®69, alias « la Routo » qu’on ne fait que couper pour basculer sur la ville thermale de Gréoux-les-Bains où il est possible de trouver plusieurs types d’hébergement. Offre disponible sur le site de l’Office de Tourisme.

2. Gréoux – Esparron : 20 km, 5h50, +550m, -545m

La deuxième journée pénètre déjà plus profondément dans l’arrière-pays du Bas Verdon. Le GR®4 emprunte les tracés de pas mal de GR® de Pays locaux : le Tour du Lac d’Esparron ainsi que celui des Balcons du Verdon et Plateau de Valensole. Après être passé par Saint-Martin-de-Brômes, on prend un soupçon d’altitude pour atteindre Esparron-de-Verdon où on profitera d’une belle fin de journée sur les rives du lac. Ravitaillement et hébergement possible notamment au camping La Grangeonne.

Le lac d’Esparron, premier des grands lacs sur la route vers les sources du Verdon (photo ©Alpes de Haute-Provence Tourisme)

3. Esparron – Montpezat : 23 km, 6h30, +465m, -470m

Sur la route de cette troisième étape vous passerez par le village de Quinson, à l’entrée des Basses Gorges du Verdon où je vous invite à faire un crochet en empruntant, en aller-retour ou en boucle selon le temps disponible, le très joli petit sentier qui s’aventure dedans, juste au-dessus de l’eau. Ravitaillement possible à Quinson. L’itinéraire va ensuite chercher le crochet par le nord pour rejoindre un autre lac, celui de Montpezat. Juste après Montpezat se trouve le camping des Gorges de Provence qui, à défaut d’emplacement, dispose de tentes équipées pour passer la nuit.

4. Montpezat – Moustiers : 23,5 km, 6h40, +660m, -455m

Début d’étape sur les rives du lac de Sainte-Croix jusqu’au très beau village de Sainte-Croix-du-Verdon. Le GR®4 monte ensuite sur l’extrémité du plateau de Valensole pour dominer le fameux grand lac du Verdon. De l’autre côté c’est l’entrée des Gorges du Verdon. Descente ensuite en direction de Moustiers-Sainte-Marie qu’on rejoint en quittant le GR®4. Incontournable village qu’il faut absolument visiter. Plusieurs formules d’hébergements disponibles sur le village. Ne pas hésiter à consulter le site de l’Office de Tourisme.

L’immense panorama sur le lac de Sainte-Croix dans le secteur du col de Plein Voir

5. Moustiers – La Palud : 17,2 km, 6h15, +1050m, -740m

Très belle étape une fois passé les premiers kilomètres un peu pénibles pour aller chercher le début de l’ascension sur la crête de l’Ourbes. Une fois sur les hauteurs, la vue sur le lac de Sainte-Croix et la naissance des Gorges du Verdon, sous la cime du Grand Margès, est carrément époustouflante. L’ambiance culmine au col de Plein Voir qui porte particulièrement bien son nom. On s’enfonce ensuite en forêt pour aller chercher le petit village de La Palud. Nuit recommandée au gîte de l’Arc-en-Ciel pour l’étape à La Palud.

6. La Palud – Rougon : 21,5 km, 8h25, +1175m, -1140m

L’étape majeure de la semaine une fois laissé derrière soi le long cheminement de la route des crêtes conduisant au chalet de la Maline – selon la saison, possibilité d’emprunter la navette Blanc-Martel pour s’épargner cette portion. À partir de là, on plonge dans les Gorges du Verdon pour un cheminement inoubliable sur le mythique sentier Martel. J’en parle dans le Grand Trek du Verdon pour celles/ceux qui ne connaissent pas encore l’itinéraire le plus emprunté du Verdon. Sortie par le couloir Samson, montée au Point Sublime puis à Rougon où on passera la nuit au gîte Le Mur d’Abeilles.

Le paysage unique des Gorges du Verdon : un must à voir et à revoir sans jamais s’en lasser

7. Rougon – Castellane : 17,5 km, 6h35, +425m, -655m

Dernière journée sur les hauteurs du Verdon où admirer le vol des vautours. Agréable étape dans des espaces peu souvent visités puis par un sentier balcon qui passe sous les Cadières de Brandis et à proximité de la petite chapelle perchée de Saint-Jean. Le GR®4 glisse ensuite vers Castellane où on peut passer la nuit au gîte de l’Oustaou. Le retour à Manosque se fait en bus, d’abord jusqu’à Digne – ligne Zou! 51 – puis en bus – ligne Zou! 83 – ou en train pour Manosque.

Variante possible :  à noter qu’au cours de l’étape 2, en passant à Saint-Martin-de-Brômes, il est possible d’attraper la variante du GR®4 qui passe par le côté ouest du plateau de Valensole et ainsi de gagner une journée sur le tracé originel. On finit en J2 à Riez pour, le lendemain faire l’étape Riez-Moustiers (17,5 km, 5h, +420m, -325m).

Bibliographie : le descriptif de cette portion du GR®4 se trouve dans le topoguide édité par la FFRandonnée « La Haute Provence par les Gorges du Verdon » – ref.401, 16,50 euros.

2 – VAR : GR® de Pays « Villages Perchés de Haute-Siagne »

Difficulté : moyen – Distance : 50km – Durée : 3 jours – Dénivelé : 1680m

Trace GPX : sur demande, par mail, via l’adresse contact_at_carnetsderando.net

Un itinéraire court, bouclable en 3 jours, que j’ai découvert cette année à l’occasion du tournage de Mon GR® Préféré. L’intérêt est assez inégal en terme d’ambiance et de cheminement mais cette boucle a cependant le mérite de sa courte distance – intéressant pour celles/ceux qui n’ont pas une semaine devant elles/eux – et d’une position géographique avantageuse qui la place dans le champ des possibles quand on parle de faire un trek en avril.

On découvre ici une farandole de villages perchés classés – pour la partie patrimoine – et on s’immerge dans les Gorges de la Siagne, site environnemental d’exception – pour la partie nature.

C’est un trek confortable qui peut également très bien convenir pour des marcheurs/ses souhaitant s’initier à l’itinérance sur quelques jours et qui souhaitent bénéficier de facilités pour se loger et manger. Le tracé, reliant entre eux plusieurs villages, permet en effet d’envisager sereinement la question du ravitaillement et de l’hébergement, à condition de ne pas tomber un jour de fermeture ! Bref, un petit outsider à ne pas négliger !

En chemin entre Mons et Seillans sur la troisième et dernière étape de ce trek

Hébergement et/ou bivouac : le bivouac est strictement interdit le long de l’itinéraire. Pas d’autre solution que d’opter pour les hébergements « en dur ». Si le gîte de Mons est particulièrement économique, le budget pour Montauroux et Seillans sera lui nécessairement un peu plus élevé.

Venir à Seillans : Seillans est le point de départ/arrivée de cette boucle. La gare d’arrivée est celles des Arcs, au sud de Draguignan. On rejoint ensuite Draguignan avec le bus 845 – c’est la ligne Brignoles-Draguignan mise en place par Zou! Il faut ensuite emprunter la ligne 3221 pour rejoindre Seillans. Bien se renseigner en amont car les numéros des lignes changent régulièrement et on parle en plus probablement d’une ligne scolaire. Plus d’infos sur le site de la commune.

Dormir à Seillans : j’avais dormi à mon arrivée à l’Hôtel des Deux Rocs, tout en haut du village et proche de la Porte Sarrasine, à quelques mètres du départ de l’itinéraire.

1. Seillans – Montauroux : 17km, 5h10, +535m, -590m

Première journée essentiellement consacrée à la découverte des principaux villages perchés de l’itinéraire. Seillans pour commencer, puis Fayence, Tourrettes, Callian et, enfin, Montauroux. Très peu de sentier sur cette étape. Plutôt de petites routes peu circulantes sur les hauteurs des coteaux et des pinèdes et qui desservent les villas et les propriétés alentours. Pas forcément toujours excitant mais l’intérêt est vraiment davantage porté par la visite des villages que par la partie « nature ». Hébergement type hôtel ou chambre d’hôte sur Montauroux. Voir le site de l’OTI du Pays de Fayence.

En-dessous du village de Callian, sur la dernière partie de la première étape.

2. Montauroux – Mons : 21 km, 6h50, +950m, -505m

Une étape tout en contraste par rapport à celle de la veille car définitivement plus immergée dans la nature une fois laissé Montauroux derrière soi. À noter qu’il est possible de faire une intéressante variante par le Pont des Tuves pour rejoindre Sainte-Cézaire-sur-Siagne. Ce qui permet de raccourcir également la durée de l’étape. La section entre Sainte-Cézaire et Mons est particulièrement belle : passage par le fond des Gorges, le pont de Mons et, plus haut, par un paysage de restanques surprenant. La découverte de Mons, perché au-dessus des gorges et face à la mer, au loin, fait office de bouquet final. Nuit recommandée au gîte de Mons, récemment restauré, économique et idéalement placé en coeur de village. Réservation obligatoire.

3. Mons – Seillans : 12km, 3h15, +195m, -580m

Une dernière étape plus courte qui offre un beau départ depuis Mons. Je vous recommande de faire le lever de soleil depuis l’esplanade du village : vous ne le regretterez pas si les conditions sont bonnes. Premiers kilomètres très sympas par d’agréables sentiers tracés aux pieds des reliefs prolongeant le Mont Lachens et menant au Pont des Tuves. Il était en rénovation lors de notre passage et il fallait emprunter la déviation. Suite toujours nature dans des chênaies ouvertes jusqu’à une section longue et plus laborieuse par la route. L’arrivée dans le vallon de Seillans, par des sentiers retrouvés, est plus sympa. Derniers kilomètres sur des petites routes à l’identique du J1.

Bibliographie :  le descriptif complet de ce GR® de Pays est disponible dans le topoguide « le Pays de Fayence… à pied » édité par la FFRandonnée – ref. P832, prix : 10,50 euros.

3 – AUDE : GR®367A & B / Variantes « Sentier Cathare »

Difficulté : assez difficile – Distance : 84,5 km – Durée : 4 jours – Dénivelé : 2880m

Trace GPX : sur demande, par mail, via l’adresse contact_at_carnetsderando.net

En voilà un qui ne fait pas de vague mais qui commence doucement à faire parler de lui dans le sud-ouest de la France ! Pas trop montagneux pour ne pas effrayer celles/ceux s’intéressant à lui, pas trop haut pour limiter la problématique de la neige en tout début de saison, suffisamment isolé pour permettre de déconnecter lors de belles étapes où ne se croisent pas beaucoup d’âmes, essaimant quelques beaux spécimens de châteaux perchés sur ses corniches rocheuses, convoquant régulièrement un décor aussi vaste qu’atypique.

De plus en plus médiatisé et mentionné – il faisait partie de la sélection de la dernière saison de MonGR® Préféré et manque la victoire de peu dans la catégorie « Nos GR® Secrets » – le Sentier Cathare pourrait bien devenir sous peu un petit classique de l’itinérance.

Tracé pour une grande partie dans le département de l’Aude – et pour l’autre en Ariège – il relie Port-la-Nouvelle, au bord de la Méditerranée, à Foix, aux portes des Pyrénées Ariégeoises, en 250 kilomètres et 12 étapes. Il a récemment été pourvu d’une variante Nord et Sud qui permettent, entre Duilhac-sous-Peyrepertuse et Nébias, de passer par Bugarach ou par le château de Puilaurens.

L’apparition du château de Puilaurens et du décor des Corbières lors de la deuxième étape de cette boucle.

L’enchaînement des deux variantes au départ de Quillan permet une expérience réduite de 4/5 jours plus courte au coeur de l’itinéraire. Une option à garder à l’esprit pour celles/ceux qui ne disposent pas de 12 jours pour réaliser l’intégralité de l’itinéraire.

C’est d’ailleurs celle-ci que je vous décris dans cette sélection spéciale « faire du trek en avril » puisque c’est celle qu’on a réalisée lors du tournage de Mon GR® Préféré cette année. Pour le découpage de l’intégrale du Sentier Cathare, je vous renvoie sans hésiter sur la page du Sentier Cathare publiée sur le portail Ariège Pyrénées et qui est très bien fait.

Hébergement et/ou bivouac : le bivouac est toléré sur le GR®367 mais ça ne signifie pas qu’il est forcément pratique tout le temps. Si vous optez pour la tente, il faudra aménager le descriptif ci-dessous pour vous poser un peu avant ou un peu après le terminus d’étape indiqué. Envisageable dans le cas de Quirbajou (un peu avant mais pas après), de Bugarach (largement envisageable dans le secteur sous le Pic, mais ça rallonge d’autant l’étape du lendemain attention) mais plus compliqué pour celle de Puilaurens dont les alentours sont farcis de champs privés. S’il y a moyen, en tout cas, c’est forcément après le passage du château et sur la remontée vers le gîte. Hors option bivouac, l’offre hébergement est concrète pour un budget inégal quoique majoritairement contenu (excepté pour Puilaurens). 

Venir à Quillan : pour venir à Quillan sans voiture il faudra d’abord arriver en train à Carcassonne. Depuis Carcassonne, la ligne de bus 402 permet ensuite, pour seulement 2 euros, de rejoindre Quillan.

Dormir à Quillan : pour dormir à pas trop cher sur Quillan, il y a la Forge de Quillan, un gîte de groupe adhérent à la Fédération des Auberges de Jeunesse. Avec Olivier, j’avais dormi pour ma part près du pont, sous le château, pile à côté du GR®. On y avait trouvé une chambre pas chère : 67 euros pour 2 personnes, petit déjeuner inclus. C’était plus que correct et bien pratique. Le contact mail si besoin pour toute réservation : enquiries_at_chateauview.com

Décor caractéristique de la partie centrale du Sentier Cathare : on est entouré de Nature.

1. Quillan – Quirbajou :  15,5 km, 5h50, +855m, -340m

Jolie mise en jambes au départ de Quillan qui se quitte très vite pour de bons chemins de campagne avec les falaises dévalant sous le Puech Tignous en toile de fond. On est très vite immergé et le sentier est réellement agréable. C’est un peu plus fermé et linéaire ensuite pour relier Coudons à Quirbajou mais on reste en pleine nature, entre forêt et clairières d’altitude. Du dénivelé juste ce qu’il faut et les sommets d’Ariège à l’horizon. Un échauffement enthousiasmant qui s’achève dans l’attachant village de Quirbajou où il faudra absolument dormir chez Florence, au gîte Ici et Maintenant, pour goûter à ce qu’est l’accueil sur le Sentier Cathare.

2. Quirbajou – Gîte d’Aygues Bonne  :  25 km, 7h45, +710m, -895m

Ce qui nous avait étonnés dans cette étape – et qui finira, à nos yeux, par définir l’identité du Sentier Cathare – c’est résolument ces très longues portions de chemin sans croiser la moindre route qui déroulent sous nos pas. Surprenant dans un territoire non montagneux où le réseau routier reste une réalité et où les hameaux, certes pas toujours très grands sont néanmoins présents. Assez forestier dans l’ensemble, ce jour de marche s’achève au château de Puilaurens qu’il faut prendre le temps de visiter tant qu’à passer à côté. Ici le paysage change. Derrière les résineux se dressent des falaises et des barres calcaires impressionnantes. Le regard s’illumine : bienvenue en Pays Cathare ! Selon votre hébergement, il faudra peut-être ensuite dévier du GR®. On a par exemple dormi à La Folie (super accueil de Kevin et Lisa), à 2 km au sud du Sentier Cathare car c’était plein ailleurs. L’hébergement de référence sur cette étape reste généralement le gîte d’Aygues Bonnes, chez Colette, mais il est souvent plein.

Sur le GR®367, juste avant d’arriver à Quirbajou, en fin de première journée.

3. Gîte d’Aygues Bonnes – Bugarach : 20,5 km, 6h55, +635m, -795m

Quelques temps forts sur cette troisième journée. Le premier sont les Gorges de Saint Jaume. Le hic c’est qu’elles sont actuellement sous le coup d’un arrêté communal qui en interdit le franchissement… Nul car c’est vraiment très beau et que la déviation impose de passer par la route… Fastidieux et long. Ravitaillement possible à Caudiès-en-Fenouillèdes. Vient ensuite l’ascension vers les immenses espaces bordant le Pic de Bugarach. Tout un segment qui vaut le détour. Attention, je ne vous recommande pas de réaliser l’ascension à cette époque : c’est haut pour avril et c’est quand même bien long – prévoir 3h30 à 4h max. Il y a en plus quelques passages en rocher qui classent cet itinéraire dans la catégorie assez difficile (sans souci pour les habitué(e)s du rocher genre Sentier de l’Imbut, Vercors ou Calanques) et c’est pas loin de 550m de dénivelé en rab sur la journée. Bivouac quasi indispensable sinon très très longue étape jusqu’à Bugarach où on peut dormir à la Maison de la Nature et de la Randonnée.

4. Bugarach – Quillan :  23,5 km, 7h15, +685m, -850m

Une étape assez longue qui laisse derrière elle la silhouette puissante du Pic de Bugarach pour traverser de généreuses étendues ouvertes et parcourues par des chemins larges et faciles à suivre. Ça n’oublie pas de monter un peu mais ça poursuit dans l’esprit de déconnexion en révélant un visage encore très peu urbanisé de l’Aude et des Corbières. La dernière montée vers le col Pidoux est assez fastidieuse j’ai trouvé. Après j’étais cuit ce jour-là donc ça doit fausser un peu mon objectivité. En revanche, cuit ou pas, j’ai été bluffé par la vue derrière ce col Pidoux, au moment de basculer sur Quillan. Un très beau final pour clôturer en beauté ces quatre jours de marche sur le GR®367A et B.

Bibliographie : pour un guidage pas-à-pas et les informations en marge de l’itinéraire, il faudra vous tourner vers le topoguide édité par la FFRandonnée et intitulé « Itinérance sur le Sentier Cathare » – ref. 367, prix : 14,90 euros.

Bon à savoir : un service de transport des bagages existe sur le Sentier Cathare. Plus d’infos sur le site de la Malle Postale.

4 – HÉRAULT : GR® DE PAYS « Tours dans le Grand Pic Saint-Loup »

Difficulté : moyen – Distance : 104,5 km – Durée : 5 jours – Dénivelé : 2960m

Trace GPX : sur demande, par mail, via l’adresse contact_at_carnetsderando.net

Voilà un jeune GR® qui s’est fait connaître en 2020 en remportant la 4ème édition de Mon GR® Préféré devant le Tour du Queyras et celui des Baronnies. Comme souvent avec un concours, le titre a été interrogé pour déterminer qui de la mécanique du jeu ou du véritable intérêt du GR® avait permis cette victoire.

Ma réponse demeure que l’aspect concours fausse forcément la donne et pervertit l’appréciation qu’on peut en avoir. On va donc parler de ce GR® de Pays en marge du titre clairement ronflant dont il a écopé à cette occasion.

Car ce qui m’intéresse ici, dans cette sélection, ce n’est pas ce que la mention « GR® Préféré des Randonneurs » peut – à tort ou à raison – faire croire à son sujet. Ce que je retiens ce sont les qualités intrinsèques de cet itinéraire parfaitement adaptées pour faire du trek en avril.

À savoir mettre à la disposition des marcheurs/ses une proposition d’itinérance pertinente par son cheminement, ses paysages, l’histoire qu’elle raconte et un climat largement favorable qui la rend praticable dès le début de saison.

Au sommet du Pic Saint-Loup avec la plaine des Londres en dessous

La particularité de ce GR® de Pays étant sans aucun doute sa modularité. Son tracé s’appuie en effet sur un assemblage de 4 boucles thématiques qu’il est possible de parcourir individuellement en 3 à 5 jours ou les unes à la suite des autres, en fonction du temps dont on dispose.

La première boucle « Tour des Villages du Pic » se prend au départ des Matelles et compte environ 50km. Ce n’est pas la plus intéressante, admettons-le.

La deuxième, dite « Tour des Vignes au Causse », est plus longue – 73 km – et s’intéresse à la partie viticole du territoire du Pic Saint-Loup.

La troisième, « Tour des Londres à la Buèges » fait un peu plus de 55 kilomètres explore un secteur encore très confidentiel de l’Hérault : la vallée de la Buèges dont je vous avais déjà parlé dans Carnets de Rando. Un petit coup de coeur qui me fait cocher cette boucle en favorite parmi les quatre, quand bien même elle ne passe pas au sommet du Pic.

La quatrième et dernière, « Tour de la Séranne aux Gorges de l’Hérault » fait 68 kilomètres et prolonge l’incursion dans la Buèges par celle du massif de la Séranne et ce jusqu’à Saint-Guilhem-le-Désert. Passionnant également.

Sur les hauteurs de la Séranne, en dominant la vallée de la Buèges et Saint-Jean-de-Buèges

Vous l’aurez compris, ma préférence va aux parcours les plus occidentaux parmi les quatre proposés. Celles/Ceux disposant d’une grosse semaine ne devront donc pas hésiter à coupler ces deux-là pour obtenir un itinéraire final très largement gratifiant.

« Oui mais David le Pic Saint-Loup n’est pas dedans ! » pourrez-vous dire. C’est vrai. Maintenant est-ce que l’ascension du Pic Saint-Loup est réellement nécessaire ? Ma réponse est non. Autant la vue et l’ambiance au sommet est sympa, autant le cheminement depuis le versant ouest et la « voie normale » est laborieux et pénible. À mon sens il est bien plus judicieux de privilégier un passage par la Montagne de la Séranne que par le Pic Saint-Loup.

Quoiqu’il en soit, si vous souhaitez malgré tout y monter, voici la proposition d’itinéraire que je peux faire, basée sur notre propre itinéraire pour le tournage de Mon GR® Préféré. À savoir un linéaire – et non une boucle – qui emprunte à un peu à toutes les boucles et idéale pour un trek en avril.

Passage de l’Hérault entre Saint-Martin-de-Londres et la vallée de la Buèges. Un lieu idéal pour une pause.

Hébergement et/ou bivouac : pas de contre-indication pour le bivouac au niveau du territoire. Tolérance d’actualité à condition de l’exercer en-dehors de la période de risque incendie qui court de juin à fin septembre. Pas dit cependant que le bivouac soit ultra pratique et, dans tous les cas, un aménagement du découpage proposé sera requis car se poser aux abords des terminus des étapes ne me paraît pas spécialement évident. Le terrain est également assez limitant, tout comme les possibilités d’avoir de l’eau à proximité au bivouac. En bref, le choix du bivouac peut être une source de difficultés. D’un autre côté les possibilités d’hébergement tendent à un budget assez élevé. On n’est pas dans l’économie mais c’est aussi la nature du territoire qui veut ça.

Venir aux Matelles : c’est la ligne 608 qui permet de relier Montpellier (départ de la Station Occitanie) aux Matelles. Montpellier dispose d’une gare centrale très pratique, d’une gare TGV moins pratique et d’un aéroport. Ma préférence va à la première. Ensuite les lignes de tramway permettent d’atteindre n’importe quel point de l’agglomération. 

Dormir aux Matelles : s’il est possible de trouver un hébergement sur les Matelles – comme ici la Déridière – il peut éventuellement être envisagé de dormir à Montpellier et d’attraper un bus tôt pour Les Matelles. On sera forcément un peu plus flexible en dormant sur place.

Avant de partir, la visite du village des Matelles s’impose.

1. Les Matelles – Saint-Martin-de-Londres : 22 km, 6h35, +685m, -595m

Démarrage par le très beau bourg des Matelles, à visiter avant de se lancer. Ensuite direction le sommet du Pic Saint-Loup, à 658m d’altitude, qu’on atteint par le versant est au départ de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Descente en versant ouest pour rejoindre le secteur dit des « Londres », d’anciens marécages aujourd’hui asséchés, jusqu’à Saint-Martin-de-Londres dont il faudra également visiter le centre ancien qui abrite une église considérée, à juste titre, comme un joyau de l’art roman. Hébergements et ravitaillement possibles à Saint-Martin-de-Londres. Voici le lien vers la page correspondante sur le site de l’Office de Tourisme Grand Pic Saint-Loup pour vous aider à faire votre choix.

2. Saint-Martin-de-Londres – Saint-Jean-de-Buèges : 14,5 km, 3h55, +380m, -410m

Une étape plutôt courte mais impossible de continuer au-delà de Saint-Jean-de-Buèges car il n’y a plus d’hébergement avant longtemps. En chemin l’itinéraire franchit l’Hérault sur un pont magnifique qui dévoile un décor superbe et inspire des envies de baignade. En avril ça sera quand même un peu tôt je vous préviens ! La révélation de la vallée de la Buèges vaut aussi son pesant d’or. Arriver un peu plus tôt donnera l’occasion de sortir du GR® pour aller explorer cette Buèges autour d’un PR® qui boucle autour de sa rivière jusqu’à un superbe petit pont. Une randonnée décrite dans l’article du blog « À la découverte de la Buèges ». Quand je viens ici, mon hébergement c’est traditionnellement lAuberge de la Vallée.

Ambiance assez dingue au-dessus de la vallée de la Buèges. Au fond, le Pic Saint-Loup.

3. Saint-Jean-de-Buèges – Saint-Guilhem-le-Désert : 20,5 km, 6h55, +815m, -870m

Une très très belle étape qui démarre par l’ascension de la Montagne de la Séranne, ancien massif corallien, et gagne le sommet de Peyre Martine. Le panorama sur la vallée de la Buèges et les ambiances rocheuses y sont superbes. Suit une longue traversée par les larges espaces sommitaux avec vue jusqu’au cirque de Navacelles et aux gorges de la Vis. Après le col des Lavagnes, le tracé s’engage dans un décor de sous-bois méditerranéens, passe par la petite chapelle Saint-Joseph et débouche dans le magnifique vallon de l’Infernet dans lequel se dévoile Saint-Guilhem-le-Désert qu’on ne présente plus. Restauration assez moyenne sur le village – à moins d’avoir le budget – mais nuit à l’économie possible en réservant auprès du gîte du CAF.

Notre tournage s’était arrêté ici mais je vous présente néanmoins le reste des étapes pour faire la jonction jusqu’aux Matelles.

4. Saint-Guilhem-le-Désert – Viols-le-Fort : 27,5 km, 8h10, +785m, -635m

Assez longue étape mais avec un dénivelé raisonnable qui monte sous le Roc de la Bissonne, au-dessus de Saint-Guilhem : un itinéraire majeur avec des points de vue assez fous sur l’Infernet et les Fenestrettes – voir le Circuit des Fenestrettes. Descente sur Saint-Jean-de-Fos, sympathique petit village qui mérite d’être découvert et passage par le Pont du Diable : un must. La suite du parcours reste agréable mais néanmoins moins visuelle que cette incroyable première partie. On rejoint ensuite Viols-le-Fort où l’offre hébergement est malheureusement assez limitée. C’est le moment de se faire plaisir en cassant un peu le budget et en dormant/mangeant au Mas de l’Escale.

En montant vers le Roc de la Bissonne depuis Saint-Guilhem-le-Désert : le vallon de l’Infernet

5. Viols-le-Fort – Les Matelles : 20 km, 5h15, +300m, -450m

Une étape qui n’est peut-être pas visuellement bluffante mais qui permet de boucler en restant au plus près de la nature et de secteurs de la métropole montpelliéraine pas forcément bien connus des marcheurs. Une manière de se laisser glisser en douceur vers le point final de cette itinérance qui s’est employée à concentrer les principaux points d’intérêts paysagers et thématiques de ce GR® de Pays. 

Bibliographie : l’ensemble des boucles constituant l’itinéraire est décrit dans le topoguide édité par la FFRandonnée sous le titre « Tours dans le Grand Pic Saint-Loup » – ref.3401, prix : 14,90 euros.

5. VAUCLUSE : GR® DE PAYS « Tour du Massif du Ventoux »

Difficulté : difficile – Distance : 106 km – Durée : 5 jours – Dénivelé : 3420m

Trace GPX : sur demande, par mail, via l’adresse contact_at_carnetsderando.net

Ce qu’il y a de sympa avec le Mont Ventoux c’est que, lorsque son sommet est encore en plein hiver, son piémont est lui déjà en train de basculer dans le printemps. Et cela rend donc possible l’itinérance dans cette partie de la Provence qui vient tutoyer les Préalpes.

Ce GR® de Pays, de création assez récente – il date de 2019 – s’est fait remarquer par le public en se faisant souffler la victoire de la saison 5 de Mon GR® Préféré à la dernière minute par Belle-Île-en-Mer.

À l’instar de celui du Pic Saint-Loup, son tracé s’appuie sur 4 boucles qu’il est possible de coupler les unes aux autres pour allonger/réduire l’itinéraire final. La modularité de ces GR® de dernière génération compte assurément parmi leurs points forts.

Le petit village de Méthamis se dévoile à l’issue de la traversée du piémont méridional du Mont Ventoux

La première boucle proposée sur place c’est le tour du Massif de Rasteau, plutôt courte et orientée vignes. Je la mets de côté, ce n’est pas la plus palpitante.

Ensuite vient le tour « Gorges de la Nesque et Mur de la Peste », assez court aussi et dont on extraira une partie pour ma proposition d’itinérance plus bas.

Je fais mention ensuite de la boucle « Tour du Ventoux par le sommet » dont il ne sera pas question ici dans le cadre de parcours de début de saison.

Reste un « Tour des Dentelles de Montmirail » plutôt intéressant, réalisable en 3 jours environ, qu’il est possible d’ajouter au tour qui nous intéresse réellement ici, j’ai nommé celui du « Tour du Ventoux par le Piémont », au départ de Malaucène, que je retiens parmi les possibles pour un trek en avril.

En montant depuis Malaucène dans les tout premiers kilomètres de l’itinéraire.

Hébergement et/ou bivouac : même topo que précédemment pour l’Hérault concernant le bivouac qui n’est pas, à mes yeux, la solution la plus adaptée pour ce trek. Il sera donc nécessaire de prévoir une enveloppe pour le dodo « en dur ».

Venir à Malaucène : il n’y a pas de gare à Malaucène mais la ville est desservie par la ligne de bus K qui vient de Carpentras. Pour venir à Carpentras depuis Avignon, c’est la ligne 905. Avignon dispose d’une gare centrale et d’une gare TGV.

Dormir à Malaucène : l’offre d’hébergement sur Malaucène est assez diversifiée. Les premiers prix pour une chambre sont à partir d’une soixantaine d’euros, comme au Blueberry par exemple. Bien situé, vous avez également l’hôtel l’Abri du Ventoux qui peut servir de point de départ et/ou d’arrivée avec des chambres doubles à partir de 73 euros.

Sur les hauteurs de la Combe Obscure avec le Mont Ventoux en arrière-plan

1. Malaucène – Villes-sur-Auzon : 26 km, 8h, +805m, -855m

Une première étape bien longue pour aller chercher le passage au pied de l’immense versant sud-ouest du Mont-Ventoux. Très sympathique démarrage par Notre-Dame-de-Groseau pour aller chercher ensuite le haut de la Combe Obscure. J’avais décrit une partie de ce tracé dans l’article consacré au Lac du Paty. Descente par la Combe Obscure jusqu’au piémont puis long cheminement par des chemins généralement assez larges et bien tracés jusqu’à Villes-sur-Auzon, via Flassan. Possibilité de couper au plus court à l’intersection « Combe du Salut » mais ça vous fait manquer la Combe de l’Ermitage qui est, sans être non plus immanquable, un tracé plus sympa que celle de Sault qui descend plus directement sur la fin d’étape. Villes-sur-Auzon est bien pourvue en gîtes et hébergements. Faites votre choix sur la page dédiée du site de la commune. Pour le tournage, on avait dormi au camping des Verguettes qui fait des nuitées en mobil-home mais pas sûr qu’il soit ouvert en avril…

2. Villes-sur-Auzon – Monieux : 24 km, 8h30, +1170m, -790m

Une étape encore bien physique et assez longue. Difficile de faire autrement car il n’y a aucun hébergement possible entre Villes-sur-Auzon et Monieux. Il faut dire qu’on traverse des espaces naturels sauvages, à l’image des Gorges de la Nesque, gros temps fort de la journée, où il aurait été difficile d’imaginer une implantation humaine importante. Mais ce passage est d’une gratitude absolue. C’est l’un des hauts lieux du massif du Mont Ventoux que je vous avais déjà fait découvrir dans cet article : Ventoux – Les Gorges de la Nesque. À moins de rajouter près de 6 kilomètres à l’étape pour atteindre Sault, il vous faudra ici dormir au Viguier, jolie halte et table d’hôte avec produits de la ferme.

La découverte des splendides Gorges de la Nesque, gros temps fort du jour 2

3. Monieux – Montbrun-les-Bains : 18,5 km, 4h35, +355m, -430m

On calme un peu le jeu après deux jours intenses le temps d’aller récupérer le piémont septentrional du Mont Ventoux. On fait notre entrée dans le département de la Drôme avec cette étape qui opère également la bascule dans les Baronnies. La journée se termine effectivement dans l’une des grandes villes de ce Parc Naturel Régional, à savoir Montbrun-les-Bains, au départ de laquelle j’avais déjà évoqué sur le blog un itinéraire : voir Autour de Montbrun-les-Bains. Pour votre nuit à Montbrun, je vous recommande le petit Hôtel des Voyageurs, en plein centre du village et à 300m des thermes.

4. Montbrun-les-Bains – Saint-Léger-du-Ventoux : 19,5 km, 6h15, +665m, -835m

Une journée en versant nord du Mont-Ventoux, sur la succession de crêtes en balcon qui cheminent entre le grand sommet et les reliefs des Baronnies. Un mélange équilibré et agréable de Préalpes et de moyenne montagne tandis que se profile la vallée du Toulourenc. Un visage résolument différent de la lumineuse face sud qui donne l’occasion de traverser le très beau village de Brantes. Fin sur les rives du Toulourenc, en amont des gorges, dans le petit hameau de Saint-Léger-du-Ventoux où il est possible de passer la nuit au gîte des Terres Rouges.

Passage d’un ancien pont romain au-dessus du Toulourenc

5. Saint-Léger-du-Ventoux – Malaucène : 17 km, 5h, +410m, -495m

Dernière journée dans le décor naturel fragile des Gorges du Toulourenc où la baignade ou la seule trempette des pieds est rigoureusement interdite. Il y a des enjeux naturels très forts sur la préservation de ce site en particulier. Une fois Beaumont-du-Ventoux en vue, il ne restera plus qu’à se laisser aller par des paysages bien ouverts jusqu’à Malaucène.

Bibliographie : tous ces parcours sont décrits dans le topoguide édité par la FFRandonnée sous le nom « Autour du Mont-Ventoux et des Dentelles de Montmirail » – ref. 8400, prix : 16,50 euros.

ET POUR QUELQUES GR® DE PLUS…

DRÔME : GR® DE PAYS « Tour des Baronnies Provençales »

Tiens ? Encore lui ? Eh oui car ce GR® de Pays, je lui ai déjà consacré un gros dossier que je vous invite à lire ici Tour des Baronnies Provençales : le Petit Trek qui Deviendra Grand. Et c’est pour cette raison que je ne le détaillerai pas davantage dans ce sujet où il a parfaitement sa place, soyez-en assuré(e)s. D’autant que le nom des Baronnies reviennent souvent puisqu’elles sont évoquées en amont de la description du GR®4 ainsi que dans celle du Tour du Mont Ventoux. Géographiquement on est dans un secteur qui, sauf anomalie météo, ne prend plus la neige à cette saison. C’est une carte sérieuse à jouer si vous cherchez un spot pour commencer à faire du trek en avril.

ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE : GR® DE PAYS « Grande Traversée des Préalpes »

Celui-ci je ne l’ai pas parcouru dans sa totalité mais j’en ai emprunté souvent des portions et je maîtrise bien le territoire dans lequel il s’intègre pour m’en porter garant. Suffisamment de reliefs pour faire plaisir à celles/ceux qui aiment les décors escarpés mais pas assez d’altitude pour imaginer que, courant avril, le parcours soit bloqué par la neige. J’ajoute donc dans cette section cet extrait de la Grande Traversée des Préalpes entre Digne-les-Bains et Annot qui se fait en 5 jours et sur 111 kilomètres pour un peu plus de 4700m de dénivelé. Intéressant aussi car on peut arriver à Digne en train ou en bus et on peut y revenir en utilisant depuis Annot le petit train des Pignes.

Remarque : les informations données dans cet article consacré à des itinéraires pour faire du trek en avril engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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4 Comments

  1. Daniel THEVENIN Répondre

    Un énorme bravo pour cette compilation d’itinéraires réalisable en début de printemps, alors qu’il ne faut pas oublier le célèbre dicton : en avril , ne te découvre … Bref il y en a pour tous les gouts et toutes les envies !

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Daniel !

      Merci pour ce commentaire chaleureux ! Je suis content d’avoir enfin pu prendre le temps de compiler cette sélection. Je ne manque pas d’idées et de GR® pour en réaliser d’autres ! J’espère que de prochaines pourront suivre en cours d’année. À bientôt 😉

  2. deborah lavergne Répondre

    Merci infiniment de publier et de partager ce genre d’article car j’étais justement à la recherche d’un trek en avril !
    Je vais donc faire en trois jours la boucle  » Tour des Londres à la Buèges  » qui me parait une bonne chose pour se remettre en route tout en profitant des paysages !
    Merci encore
    Deborah

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Deborah,

      Génial ! J’espère que tu apprécieras ce bel endroit encore préservé qu’est la Buèges 🙂 Bon trek à toi !

      Amicalement,

      David

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