Roadtrip randonnée dans la Nièvre : 5 circuits inattendus au fil de l’eau

Du nord au sud, voici une nouvelle proposition marginale pour aller à la rencontre, à pied, des paysages de la Nièvre. Et un seul fil conducteur, mouvant, frais et chantant pour accompagner nos pas : l’eau. De l’Yonne à la Loire, en passant par le canal du Nivernais et l’Allier, je suis parti au fil d’une Nièvre atypique faite de rivières et d’étangs, de sous-bois ombragés et d’espaces champêtres fleuris. Sur ma route des ouvrages et des lieux chargés d’histoire, des sites naturels inattendus, des repaires de biodiversité. Et, pour les relier, un parcours au cœur de la ruralité, à effectuer sans hâte sous forme de roadtrip. Bienvenue sur ce roadtrip randonnée dans la Nièvre par des itinéraires souvent seuls connus de ses plus fidèles courtisans.

POINT DE DÉPART : NEVERS

Nevers c’est la grande ville de la Nièvre, sa préfecture. C’est forcément le départ d’un roadtrip dans la Nièvre. On y arrive en voiture par le nord et l’A77 ou par le sud et la N7. Il est également possible d’arriver en train depuis Paris, Clermont-Ferrand, Lyon, Nantes et Dijon. Auquel cas il faudra ensuite louer une voiture sur place pour la durée du road-trip. Fonction de votre budget et de votre mobilité sur place, vous pourrez trouver un hébergement correspondant à vos critères sur le site de l’office de tourisme de Nevers.

JOUR 1 – LES ROCHES DE BASSEVILLE

Faire la route

De Nevers à Surgy (83km, 1h10) : on quitte Nevers par le nord et l’A77 direction « Paris, Orléans, Nevers ». La quitter à la sortie 29 « Auxerre » et « Varzy, Donzy, Prémery » – je vous recommande d’inclure en première partie de journée de ce roadtrip dans la Nièvre une petite visite A/R à La Charité-sur-Loire avec la rando en bord de Loire déjà décrite dans l’article L’Essentiel de La Charité-sur-Loire en 24H Chrono. Prendre à droite et suivre ensuite la N151 jusqu’à Clamecy que la nationale contourne largement. Au niveau d’un petit rond-point, quitter la N151 pour suivre à droite une petite voie indiquant simplement « Clamecy ». Au rond-point suivant, près du Aldi, poursuivre tout droit direction « Centre Ville ». Au stop suivant, tourner à gauche, par la D144 en suivant « Toutes Directions ». Suivre la D144 toujours tout droit direction Surgy. Environ 2 kilomètres plus loin, atteindre les Roches de Basseville sur la gauche et quitter la D144 à gauche à l’indication de celles-ci. Se stationner sur la droite quelques mètres plus loin.

La randonnée

Difficulté : facile | Distance : 6,6 km | Dénivelé : 110 m | Durée : 1h45 | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2621SB – Courson-lès-Carrières, Thury

Les Roches de Basseville attendront. Avec la patience d’un gourmand qui sait réserver sa douceur pour plus tard, j’ignore les chemins se précipitant à la rencontre de la formation rocheuse pour faire mon entrée en forêt. Les hampes rugueuses et grignotées par le lierre d’une armada de chênes sessiles y sont projetées de part et d’autre d’une bande de terre brune officiant comme chemin.

Grimpant dans un pli de terrain à l’abordage du socle qui porte, plus haut, le cœur de la forêt communale d’Andryes, il embarque avec lui les balises du GR® de Pays des Méandres de l’Yonne, une boucle plus ambitieuse de 72 kilomètres passant chez les voisins Yonnais. Sur la carte, Surgy est en effet l’une de ces petites communes parmi les plus septentrionales de la Nièvre, qui flirtent avec le département d’à côté.

Ici les sous-bois sont denses et portent de drôles de noms de contes : Buisson Borgne, Bois des Fourneaux, Bois des Filoux… La toponymie a des accents de briganderie et murmure entre les branches basses de noisetiers de vieilles histoires de bandits de grands chemins. Jusqu’à surgir à l’étage supérieur dans la lumière de l’agriculture, presque aveuglante après la pénombre de ce court prologue.

L’Yonne accompagne la courbe des Roches de Basseville. On aperçoit le parking du départ et le plateau s’élevant depuis le val d’Andryes.

La terre est rendue aux semences. Le chemin s’y ouvre un passage dans le blé comme Moïse à travers la mer Rouge. Sauf qu’ici la mer serait plutôt verte. Les passages des roues des engins agricoles ont laissé à la surface des sillons plus larges, parfois parallèles, parfois arrondis lorsqu’ils doivent contourner l’obstacle d’un îlot boisé qui a échappé à la taille, étrange radeau de la Méduse dérivant dans une mer d’huile couleur bouteille.

L’espace retrouvé avale le marcheur, pris en tenaille entre terre et ciel. Des géants gazeux y promènent leur grisaille, faisant paraître les jeunes pousses de blé au sol plus sombres qu’elles ne le sont en réalité. Orées et lisières délimitent un périmètre, seuls repères visibles pour espérer appréhender avec plus ou moins de succès une notion d’échelle et de distance dans ce paysage uniforme.

La tête prudente d’un chevreuil s’y montre parfois, oreilles pivotant comme des radars aériens, naseaux frémissants et regard alerte avant de disparaître en quelques bonds gracieux. Au nord le relief tangue en dissimulant le creux de ses vagues vertes. Le plateau s’arrondit et s’affaisse, toujours en douceur, vers le ruisseau d’Andryes impatient de se jeter dans l’Yonne entre Surgy et Pousseaux.

Errance dans les grands espaces cultivés qui s’étirent au-delà des Roches de Basseville

Le moment est venu, depuis les rues de Surgy, de rejoindre les Rochers. L’approche s’éternise sous l’effet de l’impatience et un rempart végétal tient assez longtemps le chemin à l’écart du rebord des falaises. Quelques terrasses naturelles, d’importance et d’accès variables, parfois grossièrement sécurisées, finissent par récompenser l’attente.

La Tourelle, les Clochetons, la Muraille de Chine… les noms de ces formations rocheuses aux coiffes usées qui émergent d’entre les feuillus semblent s’être échappés des Gorges de la Jonte. Repaire de grimpeurs/ses, elles offrent aux simples promeneurs une occasion unique d’embrasser, du haut de leurs 40 mètres, une vue généreuse sur le val d’Yonne qui disparaît, au sud, dans un dernier lacet avant Clamecy.

Le panorama transpire d’une harmonie tranquille propre à ces instantanés de campagne préservée dont la Nièvre regorge. En contrebas, sans bruit, l’Yonne déroule son courant paisible à deux pas du Canal du Nivernais et de la Chartreuse de Basseville, sous le regard de cet héritage rocheux venu tout droit du Jurassique. Ce n’est ni le Verdon, ni le Tarn évidemment. Les Rochers de Basseville n’en demeurent pas moins une curiosité du Nivernais nord, une symbiose d’eau, de roche et de sève suffisamment atypique pour la rendre rapidement attachante.

Sur les hauteurs des Roches de Basseville en mode printemps et averses d’avril

Topo & Trace GPX

Pas de fiche topo disponible pour cette randonnée mais vous pouvez me demander la trace GPX librement en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net

Pour en Faire Plus

Selon que vous aurez – ou non – effectué le détour par La Charité-sur-Loire le matin, vous aurez peut-être envie de faire une boucle un tout petit peu plus longue. C’est possible. Il suffit d’allonger l’itinéraire au-delà d’Andryes via le GR® de Pays Méandres de l’Yonne puis le long du ruisseau d’Andryes pour récupérer la boucle originelle à Surgy. La randonnée passe alors à 15,3 km pour 145m de dénivelé et 4h de marche. GPX sur demande à contact@carnetsderando.net

Pour en Faire Moins

À l’inverse, pour celles/ceux qui ont passé trop de temps à La Charité et qui manquent de temps en arrivant à Surgy, un sentier découverte de seulement 1,8 km peut être emprunté le temps d’une heure de marche. Il vous permettra de focaliser uniquement sur les Roches de Basseville.

Bon à Savoir

Une application autoguidée gratuite est disponible pour bénéficier d’un environnement multimédia d’explications sur le site des Roches de Basseville (ou une tablette, à la demande, auprès de l’Office de Tourisme). Rendez-vous sur le site GuidiGo pour vivre cette expérience imaginée et conçue par la Communauté de Communes Haut Nivernais – Val d’Yonne, en collaboration avec la Société Scientifique et Artistique de Clamecy et la radio locale Flotteurs FM.

Liens utiles

Les Roches de Basseville sont sur le territoire, plus vaste, de Clamecy Haut Nivernais que vous pourrez découvrir plus largement lors de ce roadtrip dans la Nièvre sur le site de l’Office de Tourisme Clamecy Haut Nivernais.

Où dormir ?

Le Domaine de Surgy, aux allures d’ancien château d’apparat, peut accueillir jusqu’à 30 personnes en chambre individuelle ou double dans son gîte. Il est possible d’y séjourner en demi-pension (à partir de 38,40 euros) et de bénéficier d’un panier repas pour le pique-nique. Le petit déjeuner est également prévu. Des formules permettent de profiter de tarifs tout compris le temps de votre passage et fonction de vos besoins. Infos et réservation : 03 86 27 97 89 ou mail domainedesurgy@wanadoo.fr

JOUR 2 : LE CANAL DU NIVERNAIS & L’ÉCHELLE DE SARDY

Faire la route

De Surgy à Sardy-lès-Épiry (44 km, 45mn) : repartir par la D144 en direction de Clamecy. Entrer dans Clamecy par le nord et, après avoir traversé le Beuvron, à l’intersection, prendre à gauche direction « Avallon ». Au feu, peu après, prendre et toujours suivre la D34 direction « Decize, Tannay » pour traverser et quitter Clamecy par le sud. Après Villiers-sur-Yonne, se préparer à tourner plus loin à gauche, par la D185, direction « Trèves, Asnois ». Traverser Asnois, puis le Canal du Nivernais et atteindre une intersection. Suivre à droite la D985. Passer Cuzy, puis Monceaux-le-Comte et rouler jusqu’à Corbigny. Dans le centre suivre « Autres Directions » puis, à un rond-point, « Aunay, Chatillon et Chateau-Chinon », toujours sur D985. Moins de 10 kilomètres plus tard, la quitter à droite par la D297 direction « Sardy-lès-Épiry ». Au niveau du village, suivre « Mairie, École » à gauche. Stationnement derrière la mairie, quelques mètres plus loin à gauche.

La randonnée

Difficulté : moyen | Distance : 11 km | Dénivelé : 55 m | Durée : 3h | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2723SB – Corbigny, Lormes

Un essaim modeste de fermes en pierre et aux longs toits en pente tirant sur le brun foncé, tout aussi nonchalamment étirées sur l’herbe grasse et spongieuse des pâtures qui les cernent que les groupes de charolaises que j’y repère en arrivant. Planté dans la terre humide comme une fléchette au milieu de sa cible, Sardy-lès-Épiry, bourgade discrète de moins de 130 habitants, pourrait bien être le centre de la Nièvre si on en croit la carte.

Qui soupçonne qu’ici l’Yonne coule ses premiers jours heureux, descendue du Morvan parmi ces premiers moutonnements occidentaux qui agitent un terrain davantage étiré en longs creux paresseux ? Pas moi en tout cas dont l’attention est tout entière accaparée par la présence du Canal du Nivernais, à l’ouest de Sardy. Encore invisible depuis le hameau, je devine sa présence dans le pli d’un corridor boisé qui, descendu sous le bois de la Collancelle, fait ensuite un coude au nord en direction de Chaumot et Chitry-les-Mines.

Pour aller à sa rencontre, j’emprunte une petite route de campagne jusqu’à un pont franchissant d’un bond rapide son canal d’alimentation. Captée depuis le lac de Pannecière grâce à une astucieuse rigole de 25 kilomètres, l’eau de l’Yonne le perfuse en effet jusqu’à Port Brûlé pour l’alimenter en eau. C’est donc en sa compagnie que je fais connaissance avec l’univers du canal.

La première partie le long de la Rigole amenant l’eau de l’Yonne jusqu’au Canal du Nivernais

Voie d’eau d’un côté, chemin de terre de l’autre. L’un épouse l’autre sans jamais que leur route ne dévie, dans un geste de fidélité indéfectible. L’opération a le mérite de simplifier l’orientation, réduisant la recherche de l’itinéraire à trois fois rien. Ce qui laisse davantage de temps à l’immersion.

Le premier tableau est champêtre, mis en scène entre de grandes prairies délicatement fleuries et bordées de haies basses. Autour d’elles, la ligne plus foncée d’une lisière ferme le cadre. Accompagnant la course de l’eau, le chemin dessine une large courbe avant de plonger avec elle sous les frondaisons. C’est le second acte de cette représentation du canal qui en compte trois.

Et, comme au théâtre, le décor change. Disparition des champs : le chêne est désormais partout. Dans le couloir ouvert sous de grands troncs inclinés qui semblent vouloir se rejoindre, l’eau coule toujours, dans le creux d’une rigole aux pans inclinés et moussus. Réduit à un simple sillon de terre, le chemin ne cesse pourtant pas de lui tenir la main, comme on le ferait avec un enfant qui apprend à marcher.

Le segment de rigole en sous-bois et en direction de Port Brûlé

Le chant d’oiseaux abrités dans les feuillages a remplacé le meuglement des vaches et les échos lointains des fermes. Dans de rares instants de silence, l’écoulement feutré de l’eau n’est plus que le seul à suivre le rythme sourd de mes pas sur le chemin. Magique. Il en sera ainsi pendant un peu plus de quatre kilomètres.

Comme au débouché d’un long tunnel, la lumière inonde à nouveau l’espace au niveau de Port Brûlé. Et voici qu’apparaît le Canal du Nivernais, passé 3,5 kilomètres plus en amont par le port fluvial de l‘Étang de Baye avant de traverser les surprenants tunnels des Voûtes de la Collancelle.

Comme d’autres voies navigables, le Canal du Nivernais possède sa propre collection d’aménagements fameux qui en font la notoriété. Une voie verte, tracée le long du chemin de halage, permet de les découvrir entre Auxerre et Decize sur 174 kilomètres. C’est elle que le chemin du retour emprunte pour revenir vers Sardy en franchissant l’Échelle.

Le début de l’Échelle de Sardy aux abords de Port Brûlé

Mon goût pour les passages aériens et aventureux m’a faussement fait croire à la présence d’aménagements et de barreaux dans le coin. Rien de tout ça. L’Échelle en question est ainsi nommé en référence à la succession rapprochée d’écluses – seize en tout – permettant de perdre 40m de dénivelé sur moins de quatre kilomètres. Elles portent toutes un nom qui vend des rêves nostalgiques et s’affichent en couleurs vives pour marquer leur différence.

L’Échelle est un microcosme peuplé d’habitants originaux qu’on croise – ou pas – au hasard des époques et des saisons, sur le pas de la porte ouverte de leurs drôles de maisons éclusières. Il faut avoir l’âme un peu bohème pour être un citoyen de l’Échelle. Un voyage dans la randonnée même dont chacun(e) fera une expérience différente avant le retour sur Sardy.

La maison éclusière n°6, celle de Gérard Mazières, reste probablement l’une des plus insolites de toute l’Échelle

À propos du Canal du Nivernais

Quand on dit canal, on pense souvent à celui du Midi qui est à la navigation de plaisance sur voie navigable ce que Compostelle est à la randonnée itinérante. Autrement dit une vitrine. Plus récent que son homologue occitan – il a été mis en service en 1843 après pas loin de 60 ans de travaux – le canal du Nivernais brille pourtant d’une belle réputation. On dit même de lui que c’est l’un des plus beaux d’Europe par ses paysages et ses villes-étapes.

Une vraie reconversion depuis sa vocation d’origine de laquelle toute ambition esthétique était alors absente. Au 18ème siècle, la Nièvre est alors un fournisseur essentiel en bois de chauffage pour Paris et ses habitants. Le flottage du bois restait, à ce moment-là, la solution la plus efficace pour acheminer d’énormes volumes entre la Bourgogne et la capitale. À condition de pouvoir faire communiquer la Loire et la Seine. De l’idée à la réalisation il ne fallut qu’un pas.

Le chemin de fer, classiquement, signera le déclin de ce mode de transport devenu rapidement obsolète au début du 19ème siècle. Il faudra ensuite attendre l’après-guerre et l’essor du tourisme pour redonner vie à cet ouvrage historique aux 116 écluses. Pour plus d’informations sur le canal lors de votre roadtrip dans la Nièvre, rendez-vous sur le site du Canal du Nivernais.

Le Canal du Nivernais et une écluse au niveau de l’Échelle de Sardy depuis le ciel

Topo & Trace GPX

Pas de topo pour cet itinéraire qui se suit très facilement sur le terrain à partir de la trace GPX que vous pouvez me demander en m’écrivant librement à l’adresse contact@carnetsderando.net

En marge de la rando

Après la randonnée, il faut aller faire un tour à l’Étang de Baye et à sa base de loisirs nautiques. En dehors des grands lacs du Morvan, ce n’est pas si courant de pouvoir profiter de ce type de vaste plan d’eau dans la Nièvre. C’est un lieu agréable pour passer un moment de détente après quelques heures de marche sur les chemins de halage du canal. Il faut également en profiter pour jeter un œil, depuis le haut, sur les fameuses Voûtes de la Collancelle. Et, pourquoi pas, faire un tour sur le canal en péniche électrique pour les explorer !

Où dormir ?

Pour le soir on se laisse glisser un peu plus au sud, à Bazolles, pour dormir Au Fil de l’Eau, une maison d’hôtes tenue par Maryline et Éric qui proposent jusqu’à trois chambres à partir de 69 euros, petit déjeuner inclus. Infos et réservation : 03 86 38 10 96 ou 06 24 51 11 49 – mail : contact@aufildeleau-bazolles.com

L’étonnant passage des Voûtes de la Collancelle

JOUR 3 : LA MACHINE ET L’HÉRITAGE DE LA MINE

Faire la route

De Bazolles à La Machine (35km, 33mn) : quitter Bazolles par la D958 direction « Nevers ». Peu après la sortie du village, la quitter à gauche par la D135 direction « Montapas, Châtillon-en-Bazois ». Plus tard, à la sortie du lieu-dit Chevrenot, continuer sur la droite direction « Montapas » par C2. Passer Montapas et à un carrefour poursuivre en face direction « Châtillon-en-Bazois & Grand Neuzilly » par D257. À l’intersection avec la D38 la suivre à droite direction « Saint-Saulge » puis, après avoir dépassé le panneau de sortie de Petit Neuzilly, la quitter à gauche par la D257 direction « Tintury ». Rouler jusqu’au lieu-dit Grandchamp et au stop, à sa sortie, prendre à droite direction « Nevers, Saint-Benin-d’Azy & Rouy » par la D978. Rejoindre Rouy, le traverser et, un peu après sa sortie, la quitter pour prendre à gauche la D34 direction « Decize, La Machine, Frasnay-Reugny ». La suivre et passer successivement Anlezy, puis Ville-Langy et finalement atteindre La Machine. Monter jusqu’au centre du village, dépasser l’église, puis l’hôtel des Mineurs et, un peu après la pharmacie, repérer à droite l’entrée du Musée de la Mine. Entrer et se stationner.

Le Musée de la Mine

Il ne peut y avoir un autre point de départ à la randonnée que le musée de la Mine. Parce que cette randonnée est résolument et indissociablement liée au passé minier du lieu. La Machine – un drôle de nom pour une commune – n’est-elle pas après tout jaillie de terre en même temps que le charbon extrait depuis les profondeurs du puits des Glénons ?

La compréhension, même sommaire, de l’histoire spécifique au territoire, donne un tout autre éclairage à la randonnée. J’y ai plongé avec une certaine curiosité : Germinal dans la Nièvre, qui l’aurait soupçonné ?Le plongeon s’effectue d’ailleurs au propre comme au figuré, avec un casque, une lampe et la sensation du rocher froid au bout des doigts. Davantage qu’un déferlement d’informations ou un étalage d’archives et d’objets contextualisés, le musée de la Mine est une expérience.

Le clou de la visite c’est en effet le circuit guidé dans le puits des Glénons dont une partie des galeries a été réhabilitée pour les visiteurs. Du concret où on avance prudemment tête baissée, à tatons, dans les pas de ces hommes qui, deux cents ans durant, on extrait du charbon dans des conditions difficiles. Insolite et fascinant.

Immersion totale dans les galeries réhabilitées du Puits des Glénons : top et passionnant !

La randonnée

Difficulté : moyen | Distance : 14 km | Dénivelé : 140 m | Durée : 4H | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2625SB – Decize, Imphy

Des profondeurs de La Machine à ses hauteurs, il n’y a qu’un pas ou presque. La Machine est née dans un creux de forêt que ses premiers habitants ont savamment défriché. Les maisons ont poussé comme des champignons sur des poutres de bois en escaladant les collines rasées. C’est l’une de celle-ci que les balises remontent en direction du cimetière et du Bois du Gros Fou, point de décrochage entre l’épopée industrielle et la plénitude forestière.

Je ferme la porte d’une route départementale pour m’engager dans une galerie boisée où je ne risque pas de coup de grisou. Ici le seul potentiel charbonneux est logé dans le coeur vivant de troncs de chênes sessiles parfois débités en bûches grossières sur le bord du chemin. L’empreinte de l’exploitation humaine se taillant un passage, coupant, plantant, gérant, demeure palpable.

C’est la Nature vivrière qui domine autour de La Machine, celle à portée de village dont on chérit les ressources. Les champs succèdent ainsi à la forêt, dans une alternance d’ouverture et de fermeture, de jour et de nuit, de lumière et de pénombre. L’ensemble trouve son point d’harmonie sous le visage rassurant d’une ruralité heureuse.

Atmosphère verte et luxuriante dans les corridors des sous-bois entourant La Machine

Des charolaises à la sieste dans un champ pailleté d’un millier de boutons dorés de renoncules ? L’arrondi élégant d’un chemin de terre brune sous la voûte étroite d’un sous-bois ? Le charme des environs de La Machine se découvre dans la simplicité. Parfois la rencontre vire à la confrontation : un sillon d’eau boueux à soigneusement éviter, une végétation soudainement plus dense emprisonnant l’espace…

Les bois qui entourent La Machine peuvent être étonnament luxuriants et les chemins qui les parcourent n’ont rien des allées larges et roulantes rencontrés ailleurs. La pression de la forêt peut parfois même s’avérer surprenante. Je m’en libère en rejoignant les berges de l’étang Neuf, remis en eau seulement depuis 1966 pour le plus grand plaisir des canards et des oies qui y dérivent en toute quiétude.

Six pieds sous terre, et même davantage encore, les hommes réduits à l’état de taupes creusaient à l’époque leurs galeries sous ce site. Un élément à garder à l’esprit en foulant du pied le sol des alentours de La Machine. L’itinéraire pédestre y effectue une sorte de ronde, tournant autour de la commune par des chemins affleurants aux cités. Les cités, ici, ce sont les anciens quartiers des mineurs dont la toponymie a conservé la mémoire.

Un moment de pause au bord de l’Étang Neuf

Une trouée sporadique dans la haie épaisse des arbres me fait entrapercevoir celle des Minimes. C’est là que je retrouve une vieille connaissance : le GR®3 qui fait ici une brève infidélité à la Loire, entre Decize et Imphy. Isolé au beau milieu de bois sombres, on oublie facilement que le grand fleuve sauvage ne passe qu’à cinq kilomètres à peine d’ici, au sud. Il n’y a rien qui ne coule depuis La Machine qui n’y finisse pas sa course.

Quant à la mienne, puisqu’on en est à parler eau, elle atterrit sur les rives de l’étang Grenetier, point final attendu du circuit pour la touche paysagère différente qu’il apporte. Une poule d’eau y pique un sprint pour rejoindre l’abri des roseaux, loin des marcheurs et des pêcheurs qui lancent leurs lignes depuis la berge. Autour de sa base de loisirs, c’est un lieu de vie local inconournable et un point de fraîcheur pour les chaudes journées d’été. La boucle pédestre en effectue le tour consciencieux jusqu’à repiquer droit sur le mur gris d’un terril.

Sable noir contre sable jaune. Le souvenir de la mine cotoie la farniente contemporaine. Plus montagnard que plagiste, je botte la bronzette en touche et réponds au défi lancé par la masse muette de résidus miniers. L’entreprise peut rappeler l’ascension de la dune du Pyla : courte mais vite suffocante. Si le sommet est artificiel, l’effort, lui, est bien concret. Un ultime cadeau de la mine pour s’offrir, avant de conclure, un dernier regard sur La Machine.

Point de vue sur l’Étang Grenetier depuis le haut du terril accolé à sa rive orientale

Topo et trace GPX

Une fiche rando est éditée par la Communauté de Commune du Sud Nivernais. Descriptif, tracé et pas-à-pas sont donc à retrouver ici : circuit jaune de La Machine. Je n’ai pas de trace GPX pour cet itinéraire.

Liens Utiles

Pour découvrir Decize et l’ensemble du territoire auquel appartient La Machine, rendez-vous sur le site de l’Office de Tourisme du Sud Nivernais.

Où dormir ?

Le plus central et le plus local c’est assurément l’Hôtel des Mineurs dans le centre de La Machine. Une petite adresse – 10 chambres au total – située juste à côté du musée et du départ de la randonnée. Il faut compter à partir de 72 euros la chambre double, petit déjeuner non inclus. Un restaurant est associé à l’hôtel. L’établissement n’a en revanche pas de site internet et la réservation ne s’effectue que par les centrales de réservation de type Booking ou Trivago. Dommage.

JOUR 4 – DU CIRCUIT DES COTEAUX À CELUI DES VIGNES À LIVRY

Faire la route

De La Machine à Livry (43km, 45mn) : quitter La Machine par le sud et la D34 direction « Decize, Saint-Léger-des-Vignes ». Atteindre et traverser Saint-Léger. Une fois au stop, après être passé sous le pont SNCF, tourner à gauche direction « Macon & Decize, Moulins, Autun » par la D981. Suivre cette direction au rond-point du MacDonald’s, passer l’Aron puis, plus loin suivre à droite direction « St-Pierre-le-Moutier, Moulins » et traverser la Vieille Loire. Après le pont prendre à droite puis, au rond-point, suivre la D978A toujours direction « St-Pierre-le-Moutier, Moulins ». Franchir la Loire. À un rond-point, continuer dans cette même direction. Quitter Decize et rester sur la D978A. Passer Neuville-lès-Decize, Azy-le-Vif et atteindre Saint-Pierre-le-Moutier. Après le pont sous la N7, tourner à gauche et traverser le village en suivant toujours la direction « Lurcy-Lévis, le Veurdre, Livry » et la D978A. Rejoindre Livry et stationner au niveau de la mairie.

La randonnée

Difficulté : moyen | Distance : 17,5 km | Dénivelé : 140 m | Durée : 4h30 | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2526SB – Lurcy-Lévis, Saint-Pierre-le-Moûtier

Livry. 702 âmes. Une poignée de maisons trapues, mais coquettes, semées depuis l’église autour de la route qui fait le pont entre Saint-Pierre-le-Moûtier et le Cher. À peine une vingtaine de kilomètres au sud depuis Nevers mais déjà l’impression d’avoir poussé les portes de cette campagne à la française paisible, en décalage horaire avec la frénésie schizophrènes des grandes agglomérations et de leurs métropoles.

Livry est un îlot, une discrète oasis dans une mer plate de prés et de pâtures. Il ne faut pas être né de la dernière pluie pour comprendre qu’ici ce n’est pas la Silicon Valley et que les patrons des start-ups locales ne portent pas de costards mais conduisent des tracteurs. Le constat s’épargne du moindre mépris. Bien au contraire.

Je me sens bien plus à l’aise ici qu’aux portes de la City et j’ai bien plus de respect pour ceux qui travaillent la terre que pour ces golden boys qui prennent leur café à 3,50 euros en vendant des actions. Livry pourrait tout aussi bien être sorti d’une page des Chemins Noirs de Sylvain Tesson. Sauf qu’ici ils sont verts, couleur printemps, ou jaunes, couleur pollen.

On est bientôt en mai et la Nièvre a retrouvé ses couleurs après l’inévitable morosité hivernale. Les charolaises ont retrouvé leurs champs en même que les hommes le sourire. La vie – comme la Nature – est tellement plus belle sous le soleil. La campagne nivernaise a donc bonne mine.

Au printemps les sentiers sont encore parfois largement envahis par une végétation exubérante !

Là où la lame ou le fil des cantonniers n’est pas passée – quand ce n’est pas le tracteur de l’agriculteur du coin – la Nature exulte sous l’effet d’une brusque poussée de croissance. Elle envahit le chemin, barrant presque le passage et forçant à ralentir l’allure, presque à littéralement nager. Qui a dit qu’il y avait besoin d’eau pour pratiquer le longe-côte ?

L’expression prendre un bain de Nature n’a jamais sonné aussi vrai que dans ces corridors bocagers qui bouclent, par des versants étirés en pente douce, autour de Livry et jusqu’à Riousse, pour surgir au milieu des vignes.

Ici le phylloxera n’est pas totalement venu à bout de l’abnégation de quelques irréductibles passionnés de raisin. Et la proximité des chênes de Tronçais, mère-patrie des fûts de cette essence noble, justifia de refaire jaillir de ces sols argilo-calcaire la gloire passée des Chardonnay, des Gamay et des Pinot. Riousse et son Écomusée de la Vigne est donc un peu l’extension viticole méridionale du consortium agricole de Livry. Son jumeau de vin en quelque sorte ou ce que le verre est à l’assiette, si vous préférez.

Rien d’étonnant à ce que les deux soient aussi unis par les liens sacrés de la randonnée. Deux itinéraires se marient à Riousse et le circuit des Coteaux devient alors celui des Vignes. C’est le passage de relais symbolique entre deux univers voisins et amis. Et l’occasion pour moi, marcheur et visiteur, de passer de l’un à l’autre comme on passe, non sans gourmandise, du fromage au dessert.

Le chemin entre Riousse et l’Allier

Ce n’est pas tant le vin qui me donne des envies de m’attarder que la rivière dans laquelle les coteaux portant les vignes viennent mouiller leurs orteils. Il faut être cet enfant curieux, poussant sur la pointe de ses pieds pour voir de l’autre côté de la fenêtre, afin de découvrir le spectacle de l’Allier étirant paresseusement ses méandres sous un horizon généreusement boisé jusqu’aux confins du Berry et du Bourbonnais.

Puis se laisser glisser jusqu’à l’un de ces bancs de sable, convertibles en plage, depuis lesquels plonger tête la première dans le grand bain d’une des dernières authentiques rivières sauvages de France. Au figuré bien sûr. Les étendues sableuses de l’Allier n’ont rien à voir avec l’Espiguette en plein mois d’août et les seuls à pouvoir s’immerger devront naturellement rester les sens concernés par ce privilège.

Je me sens l’âme d’un Robinson. Les berges de l’Allier sous Riousse reçoivent peu de visiteurs. Ici la rivière joue son spectacle à guichets fermés aux seul(e)s curieux/ses de Nature qui ont volontairement tourné le dos aux sentiers battus. Le troisième acte magistral d’un opéra de campagne donné à un public de paquerettes et de renoncules. Le ton aquatique du séjour se confirme dans cette courbe langoureuse de l’Allier.

Arrivée sur les berges sableuses de l’Allier : un authentique moment de pleine nature

Pour en faire moins

Cette proposition d’itinéraire est la réunion de deux boucles : le Circuit des Coteaux, au départ de Livry (10 km et 200m de dénivelé), et le Circuit des Vignes, au départ de Riousse (9km). Il est possible de pratiquer indépendamment l’un ou l’autre. Pour info, j’ai raccourci l’itinéraire du circuit des Coteaux : j’ai piqué à droite par les champs avant de passer devant le château de Livry, vers la fin de l’itinéraire. Le château est privé de toute façon et ça permet de faire un peu moins de route.

Trace GPX et topo

La trace GPX de cette randonnée est disponible sur simple demande à l’adresse contact_at_carnetsderando.net . Vous trouverez autrement sur le site de Nièvre Tourisme un descriptif pas-à-pas du Circuit des Coteaux mais pas de celui des Vignes.

Liens et infos utiles

Je vous mets le site de l’Office de Tourisme de Saint-Pierre Magny-Cours même si je trouve personnellement qu’en 2024 il aurait bien besoin d’un bon ravalement de façade 🙂

Où dormir ?

Après la randonnée, direction la chambre d’hôtes La Thibaude, une ancienne « locature », autrement dit une petite ferme qu’on donnait en métayage au début du 19ème siècle. Le bâti soigneusement restauré se dresse dans un joli jardin arboré où savourer la fin d’après-midi à livre en mains. Les chambres sont coquettes, d’aspect mansardé, exposant de robustes boiseries. On y dort pour 2 personnes pour 70 euros, petit-déjeuner inclus. Infos et réservations : mobile 06 13 11 74 02 ou fixe 03 86 21 95 84 – mail : jeanmichel.duvivier@yahoo.fr

JOUR 5 – LE SENTIER DU PASSEUR

Faire la route

De Livry à Gimouille (22km, 25mn) : quitter Livry par le chemin de l’aller et la D978A, direction « Saint-Pierre-le-Moutier ». Juste avant l’entrée de Marcigny, tourner à gauche direction Langeron. Plus tard, au stop avec la D2076, tourner à gauche puis, à la prochaine intersection à droite, par la D134, direction « Sancaize, Mars-sur-Allier ». Passer Mars-sur-Allier, Saincaize-Meauce puis atteindre et entrer dans Gimouille. Stationnement sur le parking de l’église.

La randonnée

Difficulté : facile | Distance : 7 km | Dénivelé : 25 m | Durée : 2h | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2525SB – La Guerche-sur-l’Aubois, Sancoins, Magny-Cours

L’Allier a encore fait du chemin depuis Livry. Le voici maintenant prêt à se mêler à la Loire. Rivière princière rencontre fleuve souverain. La promesse de ce spectacle d’exception me conduit jusqu’à Gimouille, nom décidément prédestiné à cotoyer un cours d’eau de l’envergure de l’Allier. Si la Loire ne le mouille pas directement, son canal latéral, en revanche, y fait un saut, rejoint par Compostelle descendu lui de Nevers.

Pèlerins et courant dérivé font ici cause commune pour enjamber l’Allier à la sortie de Gimouille et continuer leur chemin par le Cher. C’est un passage remarqué, une entrée fracassante, l’eau de l’Allier survolant celle de la Loire sur les 470 mètres du Pont-Canal du Guétin. C’est un monument rare – la France compte une soixantaine de ponts-canaux – et l’un des plus grands de ce type.

Je m’y aventure en curieux sur le passage réservé aux piétons. L’Allier n’a cure d’architecture et de prouesse technique, indifférent à la fierté des hommes qui, en 1838, ont posé la dernière pierre à l’ouvrage. Il se contente d’emprunter l’une des 18 massives arches qui supporte celui-ci, chutant au gré d’une rupture et bien décidé à terminer une course démarrée 425 kilomètres plus tôt en Lozère. Un bel exemple de détermination en marche.

L’Allier au moment de son passage sous le Pont-Canal du Guétin

Je tourne le dos au Cher. Mon itinéraire est en rive droite et en territoire nivernais. Le sentier du Passeur épouse les quatre derniers kilomètres de l’Allier avant la célébration de ses noces avec la Loire. Ce n’est pas un sentier où réaliser des exploits. Le randonneur y est un convive, l’invité de marque d’une fête de la Nature.

Le chemin s’y déroule comme un tapis rouge – ou plutôt brun – sous une haie d’honneur de chênes et d’érables. C’est un sous-bois accueillant et chatoyant, truffé d’alcoves ombragées depuis lesquelles monte l’écho de la musique de chambre joyeuse des mésanges et des fauvettes. La cérémonie attire décidément du monde et la ripisylve toute proche est pleine à craquer. Il ne fait aucun doute que les lieux constituent un havre de biodiversité.

Ce n’est pas un hasard si le WWF a participé, en local, à la création de ce sentier de découverte, labellisé Panda, au fil duquel des bornes et mobiliers d’informations jaillissent comme autant d’occasions de percer les secrets du Bec d’Allier. À l’approche de la Pointe, les feuillus s’effacent devant de vastes clairières où transhument parfois des brebis. Une présomption d’immensité nait de ces espaces grignotés par l’Allier que des plateformes d’observation en bois permettent, à deux reprises, d’appréhender.

L’une des plates-formes d’observation en place sur l’itinéraire menant à la confluence

Appréciable initiative. La confluence à hauteur de girafe a immédiatement une autre saveur ! Le décollage reste modeste mais le plaisir enfantin à grimper dans une cabane en bois demeure. Quand bien même une rangée d’arbustes rebelles gâche un peu le premier plan, à la manière pénible d’un spectateur trop grand dans la rangée de devant d’une salle de cinéma.

Je quitte mon perchoir pour rallier l’éclaircie ouverte entre les frênes, sur la Loire. Venu de la gauche et du sud, l’Allier s’y glisse dans le courant sans faire de vagues. La zone de l’embouchure, immense, semble tout droit sorti d’une peinture d’impressionniste. Un courant placide y contourne paresseusement de longues grèves sableuses, encadrées par des berges boisées. La Loire est large ici de près de 150 mètres.

Au siècle dernier, des bacs acheminaient marchandises, animaux ou personnes d’une rive à l’autre. C’était le temps des passeurs auxquels le nom du sentier rend hommage. À se demander d’ailleurs si le Bec d’Allier, plutôt qu’une référence aviaire, n’est pas une déformation d’un plus ancien « Bac d’Allier ». Où que soit la vérité, le souvenir des bacs est une autre de ces belles histoires à cueillir ici en bordure de chemin ou sur les bords de l’eau. Entre nostalgie et romantisme, l’endroit est définitivement envoutant.

La confluence de la Loire et de l’Allier : la rencontre de deux prestigieux cours d’eau français

Liens utiles

En bateau ou à pied, l’expérience du Bec d’Allier peut prendre une autre dimension accompagnée d’un guide naturaliste. C’est possible avec Marie-Christine ou Christophe en participant à l’une des sorties de Instant Nature, structure qu’ils ont créés pour faire découvrir le Pays Nivernais.

Où dormir ?

Pour dormir il faudra passer l’Allier jusqu’à Cuffy, sur l’autre rive. Vous y trouverez l’hôtel-restaurant La Grenouille, inscrit au réseau Compagnon de Route de la FFRandonnée. Plusieurs formules s’adaptent à votre séjour avec des tarifs à partir de 40 euros. Infos et réservation : 02 48 77 50 50 ou mail lagrenouille18150@gmail.com

Remarque : les informations données dans cet article consacré à un roadtrip randonnée dans la Nièvre engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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